Il existe plusieurs genres de musées, ils sont de toutes les tailles et s’intéressent à une multitude de sujets. Si votre intérêt est dans les automobiles antiques ou les voitures de course, l’histoire ou la préhistoire, la science ou la mode, il existe sûrement un musée quelque part qui pourrait vous intéresser. J’ai même vu un musée de l’accordéon en Chaudière-Appalaches! Et dans bien des cas, vous pourrez prendre des photos mais avec quelques restrictions.
Tout d’abord, il faut toujours respecter les règles. Demandez si la photographie est autorisée et mentionnez ce que vous avez l’intention de faire avec les images: est-ce seulement pour des souvenirs et intérêt personnel ou les photos seront-elles publiées? Cela peut faire une différence pour certaines grandes institutions. Les musées gagnent souvent un revenu substantiel de la vente de photographies produites à l’interne; ils peuvent voir les pigistes comme une concurrence importune. Tenter de contourner les restrictions pourrait vous emmener en cours, ce qui n’est pas une bonne façon de conclure ses vacances.
Vous pouvez prendre des photos, mais ... pour les photos personnelles la plupart des musées interdisent l’utilisation de flashs. Cette règle ne vise pas seulement à préserver la tranquillité des autres visiteurs; de nombreux objets en expositions, allant de documents historiques à des choses apparemment aussi indestructibles que des fossiles, pourraient se dégrader au fil du temps si elles étaient soumises à d’énergie des flashs électroniques jour après jour. Les trépieds sont également interdits car ils pourraient entraver les mouvements de foule en cas d’évacuation.
Fort heureusement les appareils modernes peuvent produire d’excellents résultats dans les conditions d’éclairages que l’on retrouve dans la plupart des musées. L’ISO élevé utilisable augmente constamment à chaque génération d’appareils; il est toutefois essentiel de bien connaître les limites de l’équipement que vous utilisez. Faites des tests pour juger jusqu’à quel ISO l’image demeure acceptable pour vos besoins. Il est également possible d’utiliser la « réduction élevée du bruit ISO » trouvé sur la plupart des caméras mais au prix d’une perte de résolution des détails fins, un compromis acceptable pour plusieurs photographes.
Le problème suivant concerne la source de lumière. Il est rare que celle-ci soit l’équivalent de la lumière naturelle. Lorsque les couleurs de la photo manquent de fidélité le type de lumière en est la cause. Essayez d’abord d’utiliser les préréglages de la Balance des Blancs. Pour une photo trop jaune, le paramètre « tungstène » peut donner de bons résultats. Une photo trop verte serait éclairée par des fluorescents, ce qui est plutôt rarissime dans un musée. De nos jours, les sources de lumières se retrouvent plus souvent du côté des lumières DEL. La plupart du temps ce type d’éclairage donnera des résultats de couleurs satisfaisantes.
Les choses empirent là où on retrouve une combinaison de sources de lumière. Par exemple, certaines salles du musée Redpath ont deux types d’éclairage artificiels en plus d’avoir de la lumière naturelle en provenance de quelques fenêtres. La solution se retrouve alors dans la dernière option de la balance des blancs : la balance manuelle. Le principe est assez simple: on prend une lecture de quelque chose de blanc ou une carte grise et la caméra analyse la couleur; tout écart sera automatiquement corrigé. Il faut évidemment placer la carte grise dans la même lumière que celle éclairant le sujet.
Ouvrons une parenthèse : la balance des blancs est appliquée sur les fichiers JPG; les images RAW sont « brutes » et ne sont pas corrigées. On peut donc faire tous les ajustements en post-production, sans perte de qualité. Mais le problème qui se pose souvent est de décider quelle était la vrai couleur du sujet quelques jours ou quelques semaines après coup. L’idéal est alors de régler l’appareil pour obtenir deux images, une RAW et une JPG; le JPG servira alors de guide pour développer l’image finale.
Parfois, la lumière est si faible que des vitesses d’obturation très lentes doivent être utilisées. Avec les sujets conservés sous verre, appuyez doucement l’objectif contre la vitrine; un pare-soleil flexible en caoutchouc peut s’avérer utile. Utilisez l’environnement pour vous stabiliser, par exemple en tenant la caméra contre une colonne ou un banc. En utilisant le retardateur (possiblement réglé sur 2 secondes) on diminue les risques de faire bouger l’appareil lorsque l’obturateur est activé. En utilisant cette technique, il est possible de prendre des photos nettes avec des vitesses d’obturation de quelques secondes.
Bien que les surfaces de verre puissent être utilisées comme support, il y a des moments où elles sont plus une nuisance qu’un avantage. Selon l’angle choisi par le photographe des réflexions peuvent apparaître. Un filtre polarisant serait utile pour contrôler les reflets mais il coupe environ 1,5 stop de lumière. Habituellement, la solution la plus simple est de choisir un angle où la réflexion n’interfère pas avec le sujet principal, quitte à faire un peu de retouches si nécessaire.
Les téléobjectifs sont presque inutiles dans un musée; les meilleures focales se situent entre 35 et 100mm; on peut aller beaucoup plus large si on désire faire un plan général d’une salle du musée… ou si on photographie des dinosaures! Les objectifs macro peuvent également s’avérer utiles pour photographier les plus petits sujets. Le zoom standard qui est livré avec la plupart DSLR sera souvent suffisant, même si ce n’est pas le plus lumineux. Les stabilisateurs peuvent également aider, surtout lorsqu’aucun support n’est disponible.
Une technique, qui peut sembler absurde de prime abord, consiste à faire de courtes rafales. Les sujets sont statiques, mais le photographe ne l’est pas; durant une rafale il y a inévitablement un moment où la photo se prend alors que l’appareil est parfaitement immobile; le tout se passe durant la bonne fraction de seconde. Ne reste plus qu’à éliminer les images moins nettes.
Un dernier truc : pour vous rappeler quel sont les sujets photographiés commencez par prendre un cliché du texte informatif qui accompagne la plupart des items exposés. Dans certains cas ce texte mérite même d’être conservé une fois les photos proprement identifiées.
LES PHOTOS
La grande salle du musée Redpath de l’Université McGill. La majorité de la population locale est ignorante de l’existence de cet excellent musée universitaire.
Olympus E-M1, Fisheye Peleng manuel, 1/50, ISO 1600
Momie de chat au musée Redpath. La difficulté provenait de la position inclinée de la momie. Pour obtenir une image nette j’ai appuyé l’objectif contre le verre et utilisé la fonction « stacking » de mon Olympus; huit images empilées ont donné une image nette d’un bout à l’autre.
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 18mm, 1/10 à f/8.0, ISO 800
Les musées ne se limitent pas aux seules salles d’expositions; la plus grande portion de leurs collections sont rangées dans des armoires accessibles seulement aux spécialistes ou ceux qui ont des demandes spéciales. On voit ici mon ami Albert Cornu avec qui j’ai travaillé sur plusieurs livres sur les fossiles du sud du Québec. Nous avons eu un accès privilégié aux collections du musée Redpath. Devant Albert, on voit une table à roulette sur laquelle sont montés deux flashs; c’est sur cette table qu’étaient photographiés les fossiles.
Canon 7D, 17-40 à 17mm, 1/30 à f/4, ISO 3200
La Bataille de la Restigouche a marqué un moment tournant dans la guerre de Sept Ans qui s’est conclue par la défaite de la France et la capitulation de Québec. Un excellent musée se trouve le long de la rivière où s’est déroulée la bataille. On peut y voir cette section de navire qui a été retirée des eaux.
Olympus E-M1 Mark II, Laowa 7.5mm, 1/30, ISO 1600
Plusieurs objets usuels ont été récupérés lors des fouilles sous-marines, comme ces pipes…
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 40mm, 1/30 à f/5.0, ISO 800
… et ce pistolet avec ses munitions…
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 20mm, 1/30 à f/5.0, ISO 800
Dans un autre musée, le Musée du Nouveau-Brunswick, j’ai trouvé cette miniature décrivant la construction navale au temps de la voile.
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 18mm, 1/4 à f/9.0, ISO 1600
Le même musée présente plusieurs squelettes de baleine. Pas toujours facile à photographier, mais lorsque l’on trouve le bon angle les images peuvent être intéressantes.
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 40mm, 1/13 à f/3.5, ISO 1600
Toujours dans le Musée du Nouveau-Brunswick on peut voir un squelette de dinosaure; les dinosaures sont absents au Québec, mais on en a découvert dans les maritimes.
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 19mm, 1/25 à f/3.2, ISO 1600
Une section de météorite exposée au Musée de la Nature à Ottawa.
Canon 7D, 17-40 à 35mm, 1/30 à f/7.1, ISO 1600
Toujours au Musée de la Nature, un spécimen de rhodochrosite que j’aimerais bien avoir dans ma collection…
Canon 7D, 17-40 à 40mm, 1/25 à f/8.0, ISO 400
Dans une salle du Musée de la Nature on peut admirer quelques reproductions grandeur nature d’animaux préhistoriques.
Canon 7D, sigma 10-20 à 18mm, 1/30 à f/5.6, ISO 3200
De telles reproductions sont communes dans bien des musées. Ce vélociraptor fait partie de la collection du musée d’histoire naturelle de Pretoria, en Afrique du Sud.
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 31mm, 1/20 à f/2.8, ISO 800
Dans le même musée j’ai réalisé cette photo plus « graphique » d’une collection d’œufs. Notez le texte en anglais et en afrikan.
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 14mm, 1/10 à f/5.0, ISO 800
Un document historique, un Traité de Paix entre peuples autochtones et la Nouvelle-France. Il a été photographié au Musée Stewart de l’Île Ste-Hélène qui a malheureusement fermé ses portes. Ses collections ont été intégrées à celles du Musée McCord.
Numérisé à partir d’une diapositive
Les musées ne se contentent pas tous de montrer des artefacts dans des vitrines. Plusieurs sites ont des expositions plus « vivantes », comme cet exercice de tir au mousquet au Fort Chambly.
Olympus E-M1, 40-150 à 70mm, 1/1600 f/4.5, ISO 200
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