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Photo du rédacteurChristian Autotte

PHOTOGRAPHIER L’ÉTOILE LA PLUS PROCHE …

La plus proche des étoiles demeure notre bon vieux soleil. Pour les astrophotographes, c’est une cible de choix, mais il faut l’approcher avec les bons outils au risque d’y laisser sa vue ou son équipement…


Concentrer la lumière du soleil avec un télescope, c’est concentrer une quantité phénoménale d’énergie et de chaleur. J’ai déjà vu des vidéos où le photographe s’est amusé à monter un vieux boîtier désuet sur un téléobjectif puissant (www.youtube.com/watch?v=2TO_yZDxryQ) . En quelques secondes à peine, la fumée s’est mise à monter de l’appareil; le capteur, en fait tout l’intérieur de l’appareil, avait fondu! Mettre l’œil à la place de l’appareil équivaut à se brûler la rétine de façon permanente. Il faut donc user de prudence et utiliser les bons outils.


Il existe une panoplie de filtres pour photographier le soleil. Les plus simples se présentent sous la forme d’une pellicule de Mylar qu’il faut couper soi-même et monter sur un support de fabrication maison. Des boutiques spécialisées, comme la Maison de l’Astronomie de Montréal, en ont toujours de disponibles. Une version, le Baader, donne des images en « lumière blanche », c’est-à-dire des images noir et blanc, avec au plus une légère teinte bleutée. Un autre filtre basé sur une pellicule de Mylar est monté sur un support qui se fixe sur le télescope de la même façon que son couvercle. Celui-ci donne une image de teinte orangée beaucoup plus naturelle. Peu importe leurs dimensions, ces deux filtres coûtent moins de 100$.


Il en va tout autrement de l’option suivante. Les filtres Ha (Hydrogène Alpha) ne laissent passer qu’une infime partie du spectre lumineux. Ces filtres permettent de mieux voir les éléments de surface du soleil, la granulation, la pénombre autour des taches, les faculae, les éruptions solaires. Ces filtres sont très coûteux, souvent plusieurs milliers de dollars. L’option la moins coûteuse demeure alors une petite lunette spécialisée, la Coronado PST (Personal Solar Telescope) de Meade.  Son grossissement limité implique souvent d’utiliser des multiplicateurs de focale et des oculaires courts pour obtenir plus de grossissement. En photographie, la mise au point est également difficile; la seule façon d’obtenir une image nette est d’utiliser une « barlow » (multiplicateur de focale pour télescope), sinon il est impossible de faire le focus en montant simplement un boîtier sur l’oculaire.


(NOTE : Il ne faut pas confondre les filtres Ha solaires avec les Ha qui se montent à l’arrière des oculaires pour faire de la photographie de ciel profond. Ces derniers ne DOIVENT JAMAIS ÊTRE UTILISÉS POUR PHOTOGRAPHIER LE SOLEIL. Ils servent à mieux voir les détails de nébuleuses et de galaxies.)


Pour ceux qui ne font pas d’astronomie avec télescope, mais qui voudraient tout de même photographier le soleil au téléobjectif, il existe quelques rares filtres qui sont conçus spécifiquement pour photographier le soleil. L’un d’entre eux est le Kenko ND 100000 (https://www.kenko-global.ca/product/pro-nd100000-round-type/), au coût d’environ 200$ selon le diamètre choisi.

 

Le soleil passe par des périodes de calme et d’activité intense selon une période d’environ 11 ans. L’année 2024 marque la période d’intensité maximale. Pour l’amateur d’astronomie, cela signifie plus de chances de voir des aurores boréales. C’est également durant ces périodes d’activité accrue que l’on peut voir plus de taches solaires. Il y a 5 ou 6 ans, on pouvait passer des semaines sans voir la moindre tache d’intérêt sur la surface du soleil. Cette année, les taches se multiplient et on peut souvent en voir des dizaines à la fois sur la face visible.


Plutôt que de sortir le télescope pour vérifier si l’activité mérite d’être photographiée l’amateur a tout intérêt à utiliser les ressources disponibles sur l’internet avant de se mettre en branle. L’application « SpaceWeatherLive » permet de voir en direct le nombre de taches solaires et les éruptions solaires. Un onglet permet aussi de voir les prévisions d’aurores boréales selon l’indice Kp; lorsque le Kp atteint des niveaux de 5 ou plus, les chances sont bonnes pour observer une aurore. Une bonne partie des informations sur SpaceWeatherLive est assez ésotérique et demande un certain niveau de connaissances scientifiques, mais il y a suffisamment d’informations utiles pour le commun des mortels.


Le 8 avril 2024 l’extrême sud du Québec pourra voir une éclipse totale du soleil, la première depuis 50 ans avec la prochaine dans 80 ans! (https://exoplanetes.umontreal.ca/ou-serez-vous-le-8-avril-2024/). Avec un peu de chance, le ciel sera dégagé; si c’est le cas, je devrai quitter mon Bas-Saint-Laurent pour aller soit en Estrie, soit au Nouveau-Brunswick, selon les prévisions météo. Si c’est le cas, je devrais avoir deux ou trois trépieds, quelques caméras, un ou deux télescopes, et quelques téléobjectifs, le tout équipé des filtres appropriés… Souhaitons-nous bonne chance…

 

LES PHOTOS


Le filtre Kenko ND 100000 existe en plusieurs diamètres. L’idéal est alors de prendre le diamètre de notre plus gros objectif et le lui ajouter des bagues d’adaptation pour le monter sur les plus petits diamètres.



Le filtre Eclipsmart est conçu pour se monter directement sur un télescope. On peut l’obtenir à la Maison de l’Astronomie.



Le télescope spécialisé Coronado PST ne peut observer rien d’autre que le soleil. Réservé seulement aux fanatiques…



Le soleil, photographié en 2013 avec un filtre Baader. À cette époque, le soleil était dans une période calme; aucune tache n’est visible.

Canon 6D, Celestron C8-N,  filtre Baader, 1/320, ISO 320



Un an plus tôt, une période d’activité a donné une image intéressante de ce groupe de taches.

Canon 40D, Celestron C8-N,  filtre Baader, 1/640, ISO 160



Durant une éclipse partielle, ces taches ont rajouté une touche d’intérêt à l’image.

OlympusEM-1 Mark II, Celestron C8-N, filtre Baader, 1/125, ISO 400



Photographiée au télescope avec une caméra USB. On voit bien la zone de « pénombre » qui entoure la portion plus sombre de la tache.

Neximage 5, Celestron C8-N, filtre Baader, assemblage de 50 images vidéo

 


Le filtre Eclipsmart donne une belle teinte jaune à l’image du soleil.

OlympusEM-1 Mark III, Celestron C8-N, filtre Baader, 1/160, ISO 320



En travaillant avec plusieurs images, j’ai réussi à obtenir cette image où on peut voir non seulement les taches solaires, mais également la granulosité de la surface et les zones plus claires, nommées des « faculae ».

OlympusEM-1 Mark III, Celestron C8-N, filtre Eclipsmart, 1/200, ISO 320, traitement Lightroom et Photoshop




Mes meilleures images de taches solaires ont été réalisées avec la caméra Neximage 5 de Celestron.

Neximage 5, Celestron C8-N, filtre Eclipsmart, assemblage d’images vidéo, traitement Photoshop

 




Le télescope Coronado PST ne grossit pas énormément (c’est un 400 mm), en en lui ajoutant un oculaire court en plus d’un ou deux multiplicateur de focale, on peut photographier des éruptions solaires impressionnantes. Pour les mettre en contexte, chaque éruption fait plusieurs fois le diamètre de la Terre…

OlympusEM-1 Mark III, Coronado PST, oculaire 8mm et deux convertisseurs, 1/80, ISO 500, assemblage de plusieurs images

 


Un exemple de ce qu’on peut faire avec une série d’images réalisées durant une éclipse…

OlympusEM-1 Mark II, Celestron C8-N, filtre Baader, 1/125, ISO 400, assemblées avec Photoshop

 

 

 

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