Avec le retour du printemps plusieurs photographes amateurs songent à se procurer un objectif macro pour photographier fleurs et papillons. Selon les manufacturiers, on peut trouver des objectifs macro avec des longueurs focales allant de 40mm jusqu'à 200mm. Mais quelle longueur choisir?
L'une des erreurs majeures des débutants en quête d'un premier objectif macro est de s'imaginer qu'il faut être le plus près possible. L'idée fondamentale est de produire une image d'un petit objet en remplissant l'image. Tous les objectifs macro permettent de se rapprocher assez près pour obtenir le grossissement « grandeur nature », aussi connu comme le « un pour un » ou 1x, ce qui signifie que l'image générée par l'objectif est de même dimension que le sujet original. Autrement dit, un sujet mesurant 1 cm produit une image de dimension égale sur le capteur de l'appareil.
Tous les objectifs macro sont également conçus pour produire des images qui sont très nettes. Leur résolution est suffisante pour voir les écailles d'une aile de papillon, le pollen sur les pistils d'une fleur, ou les plus petits défauts d'une pièce usinée.
Puisque tous les objectifs macro sont capables de produire des images nettes de même dimensions pourquoi choisir un objectif plus long et donc plus lourd et, surtout, beaucoup plus cher? Le tout est une question de distance.
Si le but du photographe est de travailler en studio, en lumière contrôlée et avec un sujet statique, tous les objectifs feront le travail. Si par contre le sujet visé est vivant, mobile, et en lumière naturelle, les objectifs les plus courts sont à proscrire. Au plus près, la distance de travail d'un 40mm ou d'un 50mm est réduite à quelques centimètres de l'élément frontal, de sorte que le photographe crée le plus souvent de l'ombre en voulant se rapprocher. Évidemment, un sujet craintif, grenouille ou libellule, choisira le plus souvent la fuite avant même que l'on soit assez près pour réussir un gros plan de qualité.
L'objectif macro tout terrain mesure entre 90 et 105mm. Tous les manufacturiers d'objectifs ont de telles focales dans la gamme offerte. Ces objectifs permettent de travailler à une dizaine de centimètres du sujet tout en obtenant le 1X. Souvent (mais pas toujours), ceux des grands manufacturiers d'appareils photo (Canon et Nikon par exemple) seront plus chers que l'offre des fabricants indépendants (Tamron, Sigma, Tokina). Les prix varieront également en fonction de la longueur focale, mais aussi selon que l'objectif est stabilisé ou non, scellé contre l'humidité ou non, etc.
L'avantage d'un objectif stabilisé est d'augmenter les chances d'une image nette même lorsque l'on travaille sans trépied. Un bon trépied demeure toutefois un outil indispensable pour le photographe sérieux, surtout si l'on travaille en lumière naturelle; les vitesses d'expositions peuvent souvent être très lentes, de l'ordre de la seconde, lorsque l'on travaille en lumière tamisée, comme dans un sous-bois. L'apport de lumière d'un flash électronique permet également d'augmenter les vitesses d'obturation et de « figer » l'image un sujet en mouvement comme un insecte ou une fleur agitée par la brise.
Les plus longues focales, 150, 180, et même 200mm, sont surtout réservées aux spécialistes fortunés. Un entomologiste qui s'intéresse seulement aux libellules aura de meilleures raisons de se procurer de tels objectifs que le généraliste qui photographie autant des libellules que des fleurs et des champignons.
Christian Autotte _______________________________________________________________________________
Toutes les photos accompagnant ce blogue ont été réalisées avec un 100mm macro.
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