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Photo du rédacteurChristian Autotte

PHOTOGRAPHIER DES INSECTES EN VOL

Les photographes d’oiseaux aguerris disent souvent que ceux-ci ont des ailes, donc les meilleures photos d’oiseaux sont celles où ils sont en vol… Vous voulez un bon défi? Plusieurs insectes ont également des ailes, essayez donc de les photographier en vol… Ce qui peut sembler un défi impossible est tout à fait réalisable, en utilisant quelques trucs souvent très simples.


Premièrement, la mise au point : oubliez l’autofocus; peu importe l’appareil, aucun autofocus est présentement capable de trouver et de suivre un insecte en vol. On travaille donc en focus manuel. Le premier truc est donc de faire un pré-focus à la distance où on s’attend à voir notre insecte. Ce qui nous emmène au truc #2 : commencez par les insectes dont le vol est plus prévisible. Certaines libellules patrouillent un territoire en suivant un circuit spécifique; elles ont également tendance à faire du surplace pendant quelques secondes toujours aux mêmes endroits. Les taons mâles font la même chose, ils font du surplace dans un coin ensoleillé et se précipitent sur les femelles qui passent à leur portée. En prenant le temps d’observer avant de photographier vous pourrez éventuellement repérer ces endroits. Un autre exemple concerne les insectes coloniaux, comme les abeilles et les guêpes qui vont et viennent autour de leur nid… Il faut toutefois approcher ces insectes avec circonspection, un faux mouvement pourrait même s’avérer mortel! Avant d’approcher une ruche ou un nid de guêpe il est bon de s’habiller en conséquence, avec tous les équipements de sécurité nécessaires. Il existe toutefois certaines espèces d’abeilles ou de guêpes qui vivent en solitaire, elles sont peu agressive et retournent également à leur nid à intervalle régulier mais elles demandent un peu plus de patience de la part du photographe. Au Costa Rica j’ai déjà trouvé un nid de « stingless bees » (des abeilles sans aiguillons); petites et inoffensives, elles allaient et venait dans leur ruche sans arrêt. Il ne restait plus qu’à faire la mise au point sur l’entrée du nid et à faire des dizaines d’images à répétition…


Les plus gros insectes, comme les libellules et certaines demoiselles, battent des ailes à un rythme suffisamment lent pour être photographié en lumière naturelle avec une vitesse autour de 1/1250 et une ouverture de f/8. Évidemment, il faudra augmenter l’ISO, souvent autour de 1000 ou plus, pour obtenir une exposition adéquate, mais la plupart des appareils relativement récents seront toujours en mesure de donner une image satisfaisante.


Les plus petits insectes, particulièrement certaines espèces de mouches, battent des ailes à un tel rythme que durant une exposition de 1/1000 de secondes leurs ailes peuvent faire un cycle complet, de sorte qu’elles paraissent complètement floues. Il faut alors utiliser un flash électronique, le plus puissant possible, et régler sa puissance au moins à 1/64 ou 1/128. Mais pourquoi? C’est qu’en diminuant la puissance du flash la durée de son éclair diminue; avec certains flash on peut avoir des durée d’éclairs atteignant 1/50000e de seconde! C’est la durée de l’éclair qui arrêtera le mouvement de l’insecte et non la vitesse de synchronisation (généralement entre 1/60 et 1/250); il est donc tout à fait inutile de vouloir utiliser une vitesse de synchronisation élevée. La façon de fonctionner sera alors de placer le flash aussi près que possible du sujet et de baisser la vitesse autour de 1/60 pour que l’arrière-plan reçoive plus de lumière naturelle et ainsi éviter d’avoir un fond noir. Une autre option est d’utiliser deux flashs, un sur le sujet et un pour le fond. L’option finale est de s’assurer que l’arrière-plan n’est pas trop loin derrière le sujet, de telle sorte que le flash pourra éclairer à la fois le sujet et le fond de façon plus ou moins uniforme.


Pour aller plus loin il faudra éventuellement s’équiper d’un système automatisé. La compagnie Cognisys offre plusieurs « barrières lumineuses » qui déclenchent automatiquement l’appareil lorsque leur rayon lumineux est brisé. Un système de base débute à 349$ US et monte jusqu’à 2349$ US pour un système complet dédié spécifiquement à la photo d’insectes. Si vous décidez de vous équiper de la sorte, choisissez le système muni d’un rayon laser plutôt que l’infra-rouge; l’alignement et la mise au point seront beaucoup plus faciles.


Le dernier truc : ne ménagez pas le déclencheur! Il faudra souvent plusieurs centaines d’images pour en obtenir quelques-unes qui soient acceptables.


LES PHOTOS

Plusieurs espèces de libellules patrouillent leur territoire selon un pattern régulier. Avec un peu de patience on peut alors les attendre avec un appareil dont le focus est préréglé à la bonne distance.

Olympus E-M1, 300mm et 1.4x, 1/1250 f/8.0, ISO 1000


Canon 6D, 100-400 à 400mm, 1/1250 f/9.0, ISO 2500

Olympus E-M1 Mark II, 40-150 et 1.4x, 1/1250 f/8.0, ISO 1000

Bien connaître les habitudes de ses sujets peut nous offrir une autre façon de prévoir leur position éventuelle. La demoiselle qui est posée est occupée à pondre. Les mâles vont souvent patrouiller autour des femelles. J’ai donc fait la mise au point sur la femelle et tiré rafale après rafale au passage des mâles.

Olympus E-M1, 300mm et 1.4x, 1/800 f/8.0, ISO 3200


Ce nid de minuscules abeilles sans aiguillon était construit dans le pilier du patio d’une maison que j’ai louée au Costa Rica. Les insectes allaient et venaient toute la journée; il a suffi de faire la mise au point et de déclencher au moment opportun. Il faut quand même de bons réflexes…

Canon 6D, 100mm macro, 1/60 f/16, ISO 160, Flash


Une technique qui a fait ses preuves avec bon nombre de photographes est d’attendre près de fleurs qui attirent les abeilles et papillons. Cette fleur d’Afrique du Sud attirait quantité d’abeilles. L’Olympus E-M1 Mark II possède un mode qui se nomme « Capture Pro H ». En appuyant à mi-chemin sur le déclencheur l’appareil utilise son « buffer » pour constamment enregistrer des images au rythme de 60 à la seconde; lorsque l’on appuie à fond, 60 images sont conservées, dont un certain nombre avant qu’on ait déclenché. C’est une bonne façon d’obtenir de bonnes images de sujets aussi rapides.

Olympus E-M1 Mark II, 40-150 à 150mm, 1/1000 f/5.0, ISO 800

Au Costa Rica j’ai remarqué un papillon qui revenait régulièrement sur la même perche, un peu à la façon de certaines libellules. Je l’ai donc attendu avec l’appareil monté sur trépied. Un flash assez puissant a donné l’éclairage; la vitesse était tout de fois un peu basse pour éviter d’avoir un arrière-plan trop sombre, ce qui a causé un effet de « halo » autour du papillon. Mais l’effet n’est pas totalement désagréable…

Canon 7D, 100-400 à 310mm, 1/60 f/11, ISO 400, Flash


Un autre nid, mais quelque peu plus difficile à photographier… Ce nid de guêpes à papier était construit tout à côté de mon chalet. Pour le photographier je me suis habiller de pied en cap, avec un filet sur la tête, des gants de constructions, une veste de jeans, le bas des pantalons rentrés dans mes bas… Je bougeais lentement et après quelques photos les guêpes venaient tout de même m’examiner de près… Je prenais alors une pause de quelques minutes avant de revenir faire quelques photos. A mettre sous la rubrique : à ne pas faire à la maison…

Canon 7D, 100-400 à 250mm avec tubes allonge, 1/100 f/11, ISO 320, Flash


Un peu moins prévisible et déjà plus difficiles d’approche, les taons mâles attendent les femelles en plein soleil, souvent dans une trouée en forêt. En bougeant lentement on peut s’approcher et tirer une ou deux photos avant que l’insecte s’éloigne. Ils reviennent généralement quelques minutes plus tard.

Canon 7D, 100mm macro, 1/250 f/11, Flash




Canon 7D, 100mm macro, 1/200 f/16, ISO 160, Flash

Les photographes plus “techno” vont se procurer un système automatisé qui permettra de photographier des insectes au vol plus rapide ou plus imprévisible. Il s’agit d’un émetteur-récepteur qui utilise soit un rayon infra-rouge ou un rayon laser (plus facile à enligner) qui déclenche l’appareil lorsqu’un insecte passe au travers du rayon.

Même le meilleur système automatisé n’est pas infaillible… Ici, ce sont les pattes de l’insecte qui auront coupé le rayon laser.

Canon 7D, 100mm macro, 1/200 f/16, ISO 160, Flash

Le système en action au Costa Rica. C’était la saison sèche et les guêpes venaient chercher de l’eau qui coulait goutte à goutte d’un robinet dans la cour. Tout en haut se trouve le bloc de contrôle auquel sont reliés l’émetteur et le récepteur laser et l’appareil photo. En dessous, la seconde boîte grise contient les piles d’alimentation. Le tout est monté sur un support Shape.

Canon 7D, 50mm macro, 1/125 f/4.5, ISO 320

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