PHOTOS 3D
- Christian Autotte
- 2 avr.
- 4 min de lecture
Je suis un curieux de nature, et en tant que curieux j’ai souvent été attiré par des processus photographiques qui sortent de l’ordinaire. L’un d’entre eux est la photographie en trois dimensions.
Les images en 3D, et les visionneuses qui leur sont rattachées existent depuis l’époque victorienne, au milieu des années 1800, moins de 25 ans après l’invention de la photographie. À cette époque, la plupart des gens ne voyageaient pas beaucoup; la possibilité de voir des lieux éloignés ou des portraits de gens célèbres en 3D est rapidement devenue une passion des gens de tout acabit.
Cette technique photographique a connu une renaissance au milieu du 20e siècle, d’abord avec la ViewMaster, puis avec toute une série de lunettes similaires. Lorsque j’étais jeune garçon, j’ai reçu une de ces visionneuses qui ressemblait à une petite paire de jumelles dotée d’une fente dans laquelle on pouvait glisser des diapositives montées par paires dans un support de carton. Je me souviens vaguement d’images de l’Expo 67 et de grands Parcs Nationaux américains. Plus récemment, j’ai trouvé des images 3D à voir sur un téléphone intelligent à l’aide d’une visionneuse de réalité virtuelle adaptée. Ce qui m’a évidemment intrigué au point de vouloir produire mes propres images…
Les images 3D que l’on peut voir sur un écran de téléphone sont souvent considérées comme de « vrais » images 3D, en ce sens que les couleurs sont parfaitement respectées. Une alternative que l’on verra dans le prochain blogue, requiert l’utilisation de lunettes pour voir des images anaglyphes; ce sont des lunettes avec un verre de couleur cyan et l’autre rouge.
Les règles sont assez simples. Il faut faire deux photos en bougeant l’appareil de gauche à droite entre les images. Pour ce faire, j’utilise un simple rail de mise au point utilisé normalement en macrophotographie. L’appareil est monté à 90° par rapport à l’axe du rail (photo #1); je débute avec le rail poussé au maximum à gauche pour la première image, avant de le bouger vers la droite pour la seconde. La distance entre les deux images est variable et demande un peu d’expérimentation. Plus le sujet sera près de l’appareil, moins la distance entre les deux images sera grande. En macro, j’ai eu de bons résultats avec aussi peu que 1 ou 2 cm. Dans d’autres cas, j’ai utilisé une plus grande distance, mais j’ai été contraint de tourner l’appareil légèrement pour garder le sujet centré dans le cadre de l’image.
Une fois les deux images réalisées, elles sont ouvertes dans Photoshop. Une troisième image est générée avec les proportions compatibles à celles de l’écran des téléphones, typiquement 16x9; une façon simple est de créer un nouveau fichier et de choisir 16x9 pouces comme dimensions. Les deux images sont ensuite importées dans cette dernière, en respectant leur position gauche/droite. Après avoir aplati les couches, l’image 3D est sauvegardée et transférée sur le téléphone pour être vue en 3D avec ma visionneuse (photo #2). Le seul désavantage est que deux images côte à côte réalisées avec notre appareil photo ne donneront pas une image finale avec un ratio 16x9, de sorte que l’on se retrouve avec une bande vide de part et d’autre de l’image. Une solution simple sera alors de procéder à un recadrement pour mieux remplir l’écran.
Avec des sujets macro, l’effet est souvent saisissant. Par contre, pour obtenir un effet intéressant avec les paysages on a intérêt à avoir un avant-plan bien détaché du fond. Après quelques expériences, j’ai trouvé qu’en écartant un peu plus l’espace entre les deux images l’effet devient plus marqué; je pousse alors mon rail de mise au point au maximum, ce qui me donne un écartement de 7 cm. Autre détail à respecter : il faut éviter ce genre de prise de vue avec des sujets qui se font ballotter par le vent…
Si ce n’est pas le genre d’images que l’on produira tous les jours, il reste que les 3D sont un projet amusant à tenter de temps à autre…
LES PHOTOS

Une visionneuse 3D populaire durant l’ère victorienne.

Mon appareil monté sur un rail de mise au point normalement destiné à la macrophotographie. Placé à un angle de 90°, il permet de déplacer l’appareil latéralement sur quelques centimètres.

Pour obtenir ces deux images, j’ai bougé l’appareil de seulement un centimètre (deux centimètres fait également l’affaire). Les deux images assemblées sur un format 16x9 laissent une bande noire de part et d’autre du sujet

En recadrant légèrement et en retouchant le fond, on peut produire une image plus plaisante.


Des ammonites en 3D…


…de même que des trilobites. Les petits sujets, comme ces spécimens de ma collection de fossiles, sont particulièrement intéressants en 3D.


Même s’ils ne sont pas aussi spectaculaires à voir, les paysages peuvent être également intéressants. Ils faisaient partie des sujets d’intérêt pour les amateurs de l’ère victorienne.

Le seul désavantage, c’est qu’il faut porter ce genre de visionneuse VR. La télécommande Bluetooth permet de passer d’une image à l’autre. Avec certains téléphones (si on a réussi à figurer comment faire…) on peut également utiliser des commandes vocales pour faire la même chose.
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