MOI, UNE CARICATURE?...
- Christian Autotte
- 1 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juin
En vieillissant, certains se contentent de devenir vieux, alors que d’autres retombent en enfance… Je fais plutôt partie de cette dernière catégorie. Je m’amuse, préfère les comédies aux drames, et tente de
nouvelles expériences, de préférence celles qui m’amusent et me font rire…
Récemment, je cherchais une façon de transformer des autoportraits en caricatures. Qu’on soit d’accord ou pas, les téléphones modernes sont équipés de caméras de plus en plus performantes. Ajoutez une touche d’Intelligence Artificielle, quelques programmeurs doués, et vous obtenez une série d’applications ludiques qui font de n’importe quel photographe un artiste du dessin ou de la peinture.
J’ai installé une telle application sur mon téléphone. CartoonYou permet de prendre une photo et de la transformer en peinture, dessin, ou caricature. Une fois la photo sélectionnée, on peut choisir entre 22 différents styles de dessins. Le problème, qui n’en est pas vraiment un, est que nous n’avons aucun
contrôle sur ce qui va se développer. On peut partir d’une même image, la passer deux ou trois fois dans l’application en choisissant le même style, et se retrouver avec des images complètement différentes. Parfois, ça peut être un peu frustrant. Ainsi, j’ai tenté d’obtenir une image dessinée de moi avec un objectif 1000mm que j’utilise souvent comme un télescope. J’ai donc commencé par faire une photo avec mon téléphone. J’ai ensuite ouvert l’application et sélectionné la photo sauvegardée. Puis j’ai enclenché le processus en sélectionnant pratiquement toutes les variations offertes par le logiciel. Eh bien, aucune des images générées ne montre le 1000mm! Selon toute évidence, le logiciel favorise d’abord et avant tout le visage qui se trouve dans l’image et choisit très souvent de faire un portrait et de retirer tout accessoire qu’il juge inutile. Malgré tout, d’autres photos incluant mes télescopes ont donné de bons résultats. Idem avec le photographe derrière un microscope. Puis j’ai tenté d’autres images avec une caméra en main… pour me retrouver avec un portrait sans caméra… Et dans d’autres images, j’ai toujours une caméra, mais ma position est différente. Oui, c’est frustrant de ne pas pouvoir décider d’être illustré plus ou moins comme on le veut, mais la surprise de ce que l’on obtient compense amplement pour cette absence de contrôle sur le résultat final.
Une fois l’image générée, je la sauvegarde dans mon dossier de téléchargement, avant de les transférer
à mon ordinateur. Les fichiers sont des PNG, qui sont compatibles avec Lightroom et Photoshop. On
peut ensuite les sauvegarder en JPG ou en TIFF, selon les besoins. Si les images sont souvent parfaites
telles qu’elles, on peut également choisir de faire quelques retouches supplémentaires si on le juge
nécessaire. Ainsi, j’ai choisi de retirer certains logos sur des chandails, ou d’enlever une mèche de
cheveux rebelle, ou une ride de trop…
Après quelques jours d’essais, je tends à favoriser quelques modes, soit le Classic 2D, le Vector Art, le
Watercolor, Caricature, Oil Painting, Hyperrealism, Watercolor Realism, et Photorealism. Si certains de ces modes donnent des images amusantes, d’autres ont produit des portraits franchement
impressionnants. Ce qui nous emmène à quelques considérations d’ordre philosophiques…
Est-ce que ces images peuvent être considérées comme de l’art? À n’en pas douter, les puristes auront
tôt fait de balayer ces images du revers de la main en les classifiant d’illustrations sans intérêt. Pour ma part, en regardant certaines de ces images je ne peux m’empêcher de penser qu’il faudra peut-être
repenser nos définitions de l’Art avec un grand A. Lorsque George Lucas a tourné son premier Star Wars, les vaisseaux spatiaux étaient des maquettes filmées sur de la pellicule. Pour les derniers films de la série, les maquettes ont été remplacées par des pixels manipulés sur ordinateur. Qu’on le veuille ou non, les images numériques font désormais partie de nos vies, et l’IA commence à prendre de plus en plus de place. Il faudra peut-être accepter une forme de compromis et admettre qu’une association
entre un programmeur biologique et une intelligence artificielle électronique peut également être en
mesure de produire des images créatives qui sont à même de nous émouvoir, autrement dit, de l’art...
Les photos qui suivent donnent une idée des variances possibles à partir de quelques photos originales.
Certaines d’entre elles mériteraient d’être imprimées et mises au mur.













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