Sur l’Île Verte on retrouve un petit musée méconnu : le Musée du Squelette. C’est l’œuvre d’un seul passionné, Pierre-Henry Fontaine, professeur de biologie à la retraite. Il a commencé à s’intéresser aux squelettes dès son plus jeune âge, en France, et il a continué à préparer, monter, et collectionner les squelettes toute sa vie durant. Si plusieurs de ses montages ont été réalisés pour de grandes institutions muséales américaines et canadiennes, environ 1500 spécimens ont trouvé leur demeure finale à l’été 2000 dans une vieille grange de l’Île Verte, où M Fontaine s’est retiré. Tous n’ont pas été préparé par Fontaine lui-même, certains lui ont été donnés, d’autres ont été obtenus à la suite d’échanges ou d’achats avec des fournisseurs étrangers. Ouvert officiellement du 21 Juin au 30 Août, le musée peut également être visité hors saison, sur réservation.
La visite commence par une balade en traversier. L’Île Verte est au larde du village de L’Isle Verte, une épellation ancienne avec un « s »… Vérifiez l’horaire d’avance et réservez votre place; les traversées sont fonction de la marée, et changent donc chaque jour. Laissez votre voiture au village; non seulement l’île est assez petite pour être explorée à pied (ou en vélo si vous en avez un), mais le coût du passage avec une auto est prohibitif, surtout si votre intention se limite à une courte visite. Le recensement de 2011 ne dénombrait que 49 résidents; les autres habitations de l’île sont des résidences secondaires. Une fois sur l’île, vous montez la côte et tournez à gauche à l’intersection. Le musée est à environ 20 minutes de marche du débarcadère.
Le musée n’a rien des musées nationaux, ce qui n’enlève rien à son charme ou à son intérêt. Si vous avez la chance, faites la visite avec M Fontaine; il sait captiver un auditoire avec une foule d’information sur les squelettes, les os, et l’évolution. Sinon, vous serez tout de même entre bonne mains, celles du petit-fils Jérémie Boucher-Fontaine, formé par son grand-père. Lors de notre visite, tôt en saison, nous étions les seuls visiteurs pour plusieurs heures, ce qui m’a permis de travailler sur trépied. Avec la permission du maître des lieux, j’ai même eu la possibilité de positionner quelques spécimens pour améliorer la composition de certaines images, chose qui serait impossible dans tout autre musée.
Contrairement à ce que plusieurs pourraient croire, la visite n’a rien de morbide. La succession de cranes et d’ossements est non seulement fascinant et éducationnel, mais ils forment un agencement visuellement intéressant. La lumière passe de naturelle, par les quelques fenêtres, à artificielle, mais comme c’est souvent le cas dans un musée elle n’est jamais très abondante. Idéalement, on travaille sur trépied, mais en haute saison le nombre de visiteurs peut rendre la chose plus difficile; il faudra alors se résoudre à augmenter l’ISO.
Oubliez les longs téléphotos; j’ai réalisé la majorité de mes photos avec un zoom standard 12-40 (équivalent d’un 24-80 pour un plein cadre). Pour quelques gros plans j’ai également utilisé une 60mm macro (120mm équivalent). Par contre, lorsque la visite du musée est complétée, vous pouvez partir en randonnée auquel cas d’autres optiques peuvent s’avérer utiles, super grand angles pour le paysage ou téléphoto pour capturer un détail éloigné. De l’autre côté de l’île se trouve le Phare de l’Île Verte et à son pied le seul restaurant de l’île. Le paysage varié et toujours changeant du bord de mer, la côte rocheuse, la géologie de l’île, en fait un tout qui mérite d’être visité. Quelques auberges et un camping permettent un séjour prolongé qui pourraient alors mériter de faire la traversée avec son véhicule.
LES PHOTOS
Le musée ne paye pas de mine, mais cette vieille grange cache des trésors bien gardés…
EM-1 Mark III, 12-40 à 22mm, 1/1600 à f/5.6, ISO 400
Au-dessus de la porte d’entrée la citation latine « qui docet discit » signifie « celui qui enseigne apprend ».
EM-1 Mark III, Laowa 17mm, 1/25 à environ f/8.0, ISO 400
Un crane de buffle au milieu de ses congénères.
EM-1 Mark III, 12-40 à 29mm, 0.4 sec à f/16, ISO 400
Malgré ce que l’on peut voir dans certains dessins animés, les tortues ne pourraient pas sortir de leur carapace, comme on peut le constater en examinant leur squelette.
EM-1 Mark III, 12-40 à 30mm, 1/40 sec à f/5.6, ISO 400
Les cranes de plusieurs espèces de crocodiliens empilés. En bas, le grelot d’un serpent à sonnette.
EM-1 Mark III, 12-40 à 24mm, 1/6 sec à f/13, ISO 400
Un poisson de type barracuda montre les dents…
EM-1 Mark III, 12-40 à 24mm, 1/60 sec à f/2.8, ISO 400
Une autre espèce a des dents dans le palais!
EM-1 Mark III, 60 macro, 0.5 sec à f/10, ISO 200
Cette espèce (requin ou raie?) a des dents réduites à former une meule pour broyer des coquilles de moules ou autre mollusques.
EM-1 Mark III, 12-40 à 24mm, 1/13 sec à f/2.8, ISO 200
Un crane de castor a été préparé pour montrer l’emplacement des dents. Les grandes incisives poussent durant toute la vie de l’animal.
EM-1 Mark III, 60 macro, 1/10 sec à f/8.0, ISO 400
Un des squelettes des plus délicats, celui d’un colibri…
EM-1 Mark III, 60 macro, 1/1.3 sec à f/16, ISO 400
Ce crane de prédateur offre la possibilité d’images impressionnantes.
EM-1 Mark III, 60 macro, 1/30 sec à f/8.0, ISO 400
Plusieurs moulages de fossiles font également partie de la collection du musée, dont celui de ce Tyrannosaure.
EM-1 Mark III, 12-40 à 17mm, 1.6 sec à f/13, ISO 400
Le phare de l’Île Verte dans la brume.
EM-1 Mark III, 40-150 à 52mm, 1/320 sec à f/10, ISO 200
Un panorama de quatre images donne une bonne idée de la côte rocheuse de l’île.
EM-1 Mark III, 12-40 à 40mm, 1/160 sec à f/13, ISO 200
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