Voici le deuxième de cinq articles sur la photographie de collection.
Photographier des timbres peut être très simple mais il faut porter attention aux détails; ceux-ci peuvent facilement ruiner une image qui devrait se faire de façon routinière.
Tout d’abord, le support. Si vous devez absolument photographier en utilisant un trépied assurez-vous que la caméra une fois montée est parfaitement de niveau; la plus petite erreur se verra dans une déformation de l’image, généralement avec un coté du timbre plus large que l’autre. L’idéal demeure un support de type « statif de reproduction ».
Rien n’est plus frustrant que de voir une image dont l’orientation est déficiente; c’est comme voir un horizon incliné dans un paysage en bord de mer. Oui, on peut tout corriger dans Photoshop, mais pourquoi se donner du travail supplémentaire? Une bonne façon d’éviter le problème est d’utiliser la grille que l’on retrouve soir sur l’écran LCD soit dans certains viseurs optiques. Choisissez celle qui offre le plus de lignes et placez le bord du timbre parallèle à ces lignes. Une autre façon, surtout utile lorsque l’on photographie un seul timbre, est d’utiliser les côtés de l’écran comme guide.
La plupart des timbres sont imprimés sur un papier relativement glacé de sorte que le positionnement de la lumière doit se faire de façon précise. L’idéal est de placer l’éclairage à un angle de 45° de part et d’autre du timbre. Une erreur serait de croire qu’un sujet aussi petit puisse être éclairé simplement par une seule source de lumière; un tel arrangement se voit immédiatement avec une gradation de la lumière du plus mauvais effet. Deux lumières identiques, de même force et placées exactement à la même distance de part et d’autres du sujet donneront un éclairage uniforme. Il est rare d’avoir besoin de filtres, même de polariseurs, ou de diffuseurs. La lumière directe, en autant qu’elle provienne également des deux côtés du timbre, sera suffisante.
La plupart des timbres seront parfaitement plats, mais à l’occasion certains peuvent présenter une certaine courbure. Souvent il s’agira de timbres qui ont été utilisés et décollés d’une enveloppe. Dans de tels cas l’idéal est de les placer sous une plaque de verre. Le même angle d’éclairage qui permet de photographier un timbre sans causer de réflexions fonctionnera même avec la vitre par-dessus celui-ci.
Les experts vous le diront, on ne touche pas les timbres de collection avec ses doigts; notre l’huile naturelle pourrait finir par les endommager. L’idéal est d’utiliser une paire de pince spécialement conçue pour les philatélistes; elles ont un bord large aux coins arrondis pour diminuer le risque d’égratigner la surface des timbres. Dans certains cas, les timbres seront montés sur des pages à l’aide de charnière de papier spécial. Il faudra alors les photographier montés, sauf si le propriétaire choisi lui-même de les démonter pour la session de photos.
Pour les collectionneurs, beaucoup de timbres ont également une histoire fascinante. Par exemple, les timbres de la « Republik Maluku Selatan » ont été émis par un gouvernement des îles Sud-Moluques peu après la seconde Guerre Mondiale. Ce territoire était une colonie Hollandaise avant la guerre, mais les Sud-Moluquois désiraient d’obtenir leur indépendance. A la fin de la guerre, un gouvernement local fut rapidement mis sur pied et on commanda l’impression de timbres à l’étranger. Mais ce même territoire était également revendiqué par l’Indonésie, qui s’empressa d’envoyer ses forces navales pour établir un blocus autour des îles. Après une lutte acharnée menée par les habitants de l’archipel, la République des Sud-Moluques fut intégrée à l’Indonésie en 1950. Pour ce qui est des timbres, ils ne furent jamais livrés et n’ont jamais été collés sur une enveloppe… Ils font aujourd’hui partie de la collection de bon nombre de philatélistes à travers le monde.
LES PHOTOS
Le collectionneur de fossiles que je suis collectionne naturellement des timbres préhistoriques…
Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/20 à f/11, ISO 200, deux LumeCube
Les timbres illustrent souvent des objets qui sont accessibles. Ce timbre ressemble énormément à une des ammonites faisant partie de ma collection.
Timbre : Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/15 à f/11, ISO 200, deux LumeCube
Ammonite : Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 0,4 sec à f/11, ISO 200, deux LumeCube
Timbre illustrant le serpent dans l’horoscope chinois.
Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/13 à f/11, ISO 200, deux LumeCube
Les timbres peuvent être très colorés, de véritables œuvres d’art en miniature.
Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/13 à f/11, ISO 200, deux LumeCube
Les groupes de timbres peuvent également offrir de bonnes opportunités de photos.
Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/30 à f/10, ISO 200, deux LumeCube
Un groupe de timbres triangulaires de la République des Sud-Moluques qui n’ont jamais été livrés.
Olympus E-M1 Mark III, 12-40mm, 1/30 à f/10, ISO 200, deux LumeCube
On voit très bien ici la différence entre utiliser une source de lumière par rapport à deux sources égales de part et d’autre du sujet.
Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/13 à f/11, ISO 200, une ou deux LumeCube
Même si ils sont conservés dans un album, certains timbres auront une « courbure » qui peut déformer l’image ou causer des réflexions. Le truc consiste alors à le placer sous une plaque de verre (très propre!); l’angle d’éclairage de 45° élimine le risque de réflexions.
Olympus E-M1 Mark III, 12-40mm, 1/50 à f/8.0, ISO 400, deux LumeCube
On voit ici le résultat de la courbure du timbre, avant et après l’avoir placé sous verre. Un ajustement dans la position de l’éclairage aurait pu éliminer la réflexion, mais aplatir le timbre sous une vitre élimine également tout risque de distorsions dans l’image.
Olympus E-M1 Mark III, 60 macro, 1/4 à f/10, ISO 200, deux LumeCube
Un statif de reproduction fabriqué à partir d’un vieil agrandisseur. Sa tête a été remplacée par une plaque de bois dans laquelle est monté un boulon de la taille appropriée pour recevoir une plaque de montage rapide. Si la plaque est bien montée, le tout sera parfaitement au niveau.
Canon 40D, 20mm, 1/250 à f/13, ISO 400
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