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SENTIER DU MONT JACQUES-CARTIER

Considéré comme un sentier difficile, le sentier du Mont Jacques-Cartier au Parc de la Gaspésie fait l’ascension du plus haut sommet au sud du Saint-Laurent, soit 1268 mètres. Le sentier monte suivant une pente souvent assez accentuée, mais jamais dangereuse. En fait, on suit une ancienne route qui était utilisée par l’armée durant la dernière guerre mondiale; une base d’observation aérienne avait été érigée au sommet et on y accédait en jeep; une garnison de 14 militaires y vivait en permanence. La base a été en opération de 1942 jusqu’à sa fermeture en novembre 1945. Lors de l’une de mes visites, en 2018, j’y ai encore trouvé des vestiges de la base, qui ont depuis été retirés.


Comme dans beaucoup de sentiers en montagne du Parc de la Gaspésie, la randonnée débute en forêt, mais graduellement on se retrouve dans un milieu plus dégagé, avant d’arriver à un refuge qui marque l’arrivée au pied du sommet; on accède à celui-ci par un escalier rudimentaire. C’est souvent un endroit où on se retrouve soudainement dans un vent fort et un thermomètre en chute libre. Des plaques de neige sont chose commune même au mois de juillet; sur le sommet, le sol est gelé en permanence (pergélisol) sur une profondeur de 45 mètres, et la végétation est celle de la toundra arctique. Mais le réchauffement climatique affecte également le sommet des montagnes; un spécialiste du pergélisol a prédit que celui-ci aura disparu du Mont Jacques-Cartier vers 2030, et avec lui disparaitront également les conditions qui forment le paysage que l’on peut voir actuellement.


Dû aux phénomènes de gel et de dégel, cette « mer de roches » forme des sols polygonaux, qui ressemblent à des cercles de roches empilées entourant une zone herbeuse. La végétation du sommet est très limitée, les quelques arbres qui croissent près du sommet sont tordus par le vent et le froid; les Allemands leur ont donné le nom de « krummholz », qui se traduit par « bois tordu ». Malgré leur taille modeste, ils peuvent être plus que centenaires. Ici, les plantes poussent soit lentement, comme ces arbres, ou leur cycle vital est réduit à sa plus simple expression; sur une période de quelques jours, une plante croît, fleurit, produit ses graines et meurt, avant de réapparaitre l’année suivante. Partout sur le sommet, les roches sont couvertes d’un autre représentant de ces plantes à croissance lente, les lichens. Ceux qui couvrent les roches ne sont guère plus épais qu’une couche de peinture. Plus bas sur les montagnes on retrouve également des espèces de lichen qui sont plus substantielles. Certains poussent sur le sol, d’autres forment des guirlandes qui couvrent les branches des arbres. Ces derniers lichens, les usnées, forment la diète principale des caribous. Malheureusement, ces derniers sont également en déclin.


Lors de mes premières visites au Parc de la Gaspésie, durant les années ’80, la population totale du Parc tournait autour de 250 individus. Plusieurs facteurs étaient déjà enclenchés qui limitaient la propagation de l’espèce. L’exploitation forestière dans les Chic-Chocs réduisait l’habitat en éliminant les arbres plus âgés et éliminant la nourriture hivernale des caribous. Les routes d’exploitation donnaient accès aux prédateurs, comme les ours et les coyotes, dont les populations augmentaient. Même l’augmentation des populations de chevreuils a eu une influence, ceux-ci introduisant un parasite, le ver des méninges, qui est mortel pour les caribous. De nos jours, les chances d’apercevoir un ou deux caribous sur la montagne sont quasi inexistantes. Le cheptel du Parc était estimé à seulement 38 individus en 2021. Au début de 2024, 13 des 25 caribous restants dans le parc (10 femelles et trois mâles) ont été capturés et gardés en enclos pour les protéger des prédateurs. Les femelles ont donné naissance au printemps, portant à 19 le nombre de caribous captifs dans le parc.


C’est malheureusement un bon exemple des changements négatifs que notre civilisation impose aux milieux naturels. La prochaine génération ne pourra pas profiter du spectacle que j’ai eu l’occasion de photographier par le passé.

 


Au début du sentier on est entouré de forêt. Le chemin suit une ancienne route utilisée par les militaires durant la dernière Guerre Mondiale.

Olympus E-M1, 12-40 à 40mm, 1/500 à f/9.0, ISO 400

 


Dans la portion forestière, la végétation nous est toujours familière, comme c’est le cas de ces fougères.

Canon 7D, 10-20 à 20mm, 1/80 à f/8.0, ISO 320

 


Même au milieu de l’été, il est courant de voir de la neige qui s’accroche à flanc de montagne.

Olympus E-M1, 12-40 à 18mm, 1/500 à f/11, ISO 400

 


Parfois, il faudra même marcher dans la neige, comme c’était le cas en ce début du mois de juillet…

Olympus E-M1, 12-40 à 20mm, 1/125 à f/11, ISO 400

 


À l’approche du sommet, la végétation change du tout au tout. Fini la forêt, on se retrouve dans un milieu résolument alpin.

Olympus E-M1, 12-40 à 18mm, 1/500 à f/11, ISO 400

 


Une des particularités de ce milieu est la présence de «sols polygonaux» où les roches semblent avoir été empilées délibérément pour former des motifs.

Canon 7D, 10-20 à 10mm, 1/250 à f/13, ISO 250



Malgré l’absence de végétation, on peut facilement suivre le sentier. Non seulement le piétinement aplatit le sol, mais on profite également de la présence de marqueurs sous la forme de colonnes de roches.

Olympus E-M1, 12-40 à 32mm, 1/200 à f/11, ISO 400

 


Lors de journées brumeuses, ces colonnes de roches sont souvent essentielles pour trouver son chemin.

Canon 7D, 10-20 à 14mm, 1/125 à f/13, ISO 250

 


Près du sommet, le paysage est souvent à couper le souffle, surtout si les conditions météo nous sont favorables.

Canon 7D, 10-20 à 15mm, 1/200 à f/16, ISO 160

 


C’est près du sommet que les sols polygonaux sont particulièrement évidents et souvent spectaculaires.

Canon 7D, 10-20 à 18mm, 1/250 à f/11, ISO 320

 


C’est également près du sommet que l’on comprend mieux le surnom des Chic-Chocs : la mer de roches…

Olympus E-M1, 12-40 à 12mm, 1/100 à f/11, ISO 400

 


Lors de ma visite de 2018, les fondations des structures militaires étaient toujours visibles au sommet de la montagne.

Olympus E-M1, 12-40 à 28mm, 1/125 à f/11, ISO 200

 


Un peu sous le sommet on peut trouver des arbres curieux. Souvent centenaires, ils sont tordus par les vents et la neige qui les usent et les déforment. Les Allemands leur ont donné le nom de Krummolz, qui signifie « bois tordu ».

Tiré d’une diapositive.

 


Même si on débute notre randonnée au soleil, rien ne garantit que la météo se maintiendra jusqu’au retour. Ces nuages noirs m’ont rattrapé quelques minutes plus tard; le retour s’est fait à la pluie battante…

Canon 7D, 17-40 à 17mm, 1/60 à f/11, ISO 320

 


Le tiers des caribous du parc se reposait sur une plaque de neige dans cette photo réalisée dans les années 80. Aujourd’hui, ils représenteraient plus du double de la population actuelle…

Tiré d’une diapositive

 


Pendant des années, j’étais pratiquement assuré de voir plusieurs caribous lors de mes visites au Mont Jacques-Cartier…

Canon 7D, 100-400 à 400mm, 1/800 à f/9.0, ISO 500

 


Malheureusement, cette image fait probablement partie des dernières photos de caribous sauvages que j’aurai réalisés au Mont Jacques-Cartier.

Olympus E-M1 Mark II, 300mm et 1.4x, 1/800 à f/7.1, ISO 400

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