Mon dernier blogue portait sur la photographie de goutte d’eau. J’aime bien ces photos d’événement transitoires qui sont tellement fugitifs que la vision humaine à peine à en saisir toutes les nuances. Un autre bon exemple, même s’il est moins évident, se retrouve dans la flamme d’une allumette…
Jouer avec le feu n’est pas la même chose que jouer avec des gouttes d’eau! Il est donc évident qu’un certain nombre de précautions doivent être prises avant de procéder. Travaillez sur une surface solide, de préférence une bonne table ou atelier de travail. Les flammes que je photographie sont celles d’allumettes en bois; on peut en acheter plusieurs boîtes à la fois pour un ou deux dollars chez Dollarama. Je commence par créer une sorte de support avec de la plasticine; les allumettes seront plantées dans ce support. Par-dessus, j’ajoute une feuille d’aluminium qui protège la surface de travail et ajoute un niveau de protection supplémentaire.
L’équipement photographique consiste en un seul flash électronique placé légèrement en contre-jour, d’un côté ou de l’autre de l’allumette; séparé de la caméra, il est déclenché soit avec un câble de déclenchement, soit par un système radio. Un fond noir est placé derrière l’allumette. Pour éviter que la lumière du flash tourne le fond au gris, je place un second carton noir entre le flash et le fond pour bloquer toute lumière parasite.
Comme pour les gouttes d’eau, le flash est réglé en position manuelle et sa puissance réduite à entre 1/8 et 1/22 de sa puissance. Il faudra faire quelques tests, que je réalise souvent en plaçant simplement mon doigt à la place de l’allumette. L’ouverture de l’appareil (monté sur trépied, évidemment) devrait être autour de f/11 ou f/16 pour obtenir assez de profondeur de champ. Une fois tous les réglages effectués, il ne reste plus qu’à mettre le feu…
Avec une allumette plantée dans la plasticine, j’utilise une seconde allumette pour enflammer celle que je veux photographier. Dès que celle-ci s’enflamme, je déclenche l’appareil. L’éclairage en contre-jour fait ressortir la fumée qui se dégage de l’allumette qui s’enflamme. Il ne faut surtout pas attendre trop longtemps avant de déclencher l’appareil : les mouvements de la flamme et de la fumée se stabilisent rapidement et deviennent beaucoup moins intéressants en une fraction de seconde.
À l’examen des images, vous remarquerez toujours des petits points blancs çà et là dans l’image. Bien qu’il soit de bon aloi d’en retoucher quelques-uns si ils nuisent à l’image, il faut se rappeler qu’ils sont tout à fait normaux : ces points sont en fait des parties de la tête d’allumette qui se désintègrent.
Les flammes et la fumée qui les accompagnent sont comme les gouttes d’eau qui s’entrechoquent et les flocons de neige qui tombent du ciel : il n’y en a jamais deux parfaitement pareilles. Les images qui en résultent sont souvent fascinantes et d’une grande beauté, une beauté éphémère qui est tout à fait impossible d’admirer sans l’aide d’une caméra.
L’installation nécessaire pour photographier la flamme d’une allumette en toute sécurité.
Canon 7D, 100mm macro, 1/250 à f/16, ISO 160
Canon 6D, 90mm macro, f/16, ISO 320
Si une allumette c’est bien, trois c’est mieux… La flamme est plus grosse, et il y a plus de fumée!
Canon 6D, 90mm macro, f/16, ISO 320
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